La Banque mondiale sur la sellette

Il s’est passé quelque chose de bizarre la semaine dernière. En effet, beaucoup  pensaient que le 26 avril 2010, à l’occasion de sa conférence annuelle sur les questions foncières à Washington, la Banque mondiale allait rendre publique son étude, très attendue, sur l’accaparement des terres. C’est du moins l’information qui avait été donnée à GRAIN et à de nombreux journalistes. C’est également ce qu’attendaient les personnes qui ont mené l’étude. Mais les choses se sont passées différemment.

Il s’est passé quelque chose de bizarre la semaine dernière. En effet, beaucoup  pensaient que le 26 avril 2010, à l’occasion de sa conférence annuelle sur les questions foncières à Washington, la Banque mondiale allait rendre publique son étude, très attendue, sur l’accaparement des terres. C’est du moins l’information qui avait été donnée à GRAIN et à de nombreux journalistes. C’est également ce qu’attendaient les personnes qui ont mené l’étude. Mais les choses se sont passées différemment.

Pleins feux sur les OGM en Asie

Ce qui est “public” est censé être pour le peuple. Cependant, comme en témoigne la recherche asiatique sur les cultures Bt, la recherche agricole dite publique est de moins en moins concernée par les besoins des gens ordinaires et des petits producteurs, et toujours plus  à la merci de la science et des intérêts des grandes entreprises. La récente controverse sur l’aubergine Bt dans certains pays de l’Asie du Sud et du Sud-Est, ainsi que la recherche sur le riz Bt dans le secteur public chinois, montrent bien que les gouvernements et les entreprises, qu’ils soient en concurrence ou en collaboration, introduisent de force les mêmes OGM dans les fermes asiatiques et dans l’alimentation. Ceci provoque un changement de perception fondamental de ce que représente la recherche agricole publique : les gens commencent à se rendre compte que leurs universités agricoles et leurs instituts de recherche publics ne sont pas nécessairement de leur côté.

Ce qui est “public” est censé être pour le peuple. Cependant, comme en témoigne la recherche asiatique sur les cultures Bt, la recherche agricole dite publique est de moins en moins concernée par les besoins des gens ordinaires et des petits producteurs, et toujours plus  à la merci de la science et des intérêts des grandes entreprises. La récente controverse sur l’aubergine Bt dans certains pays de l’Asie du Sud et du Sud-Est, ainsi que la recherche sur le riz Bt dans le secteur public chinois, montrent bien que les gouvernements et les entreprises, qu’ils soient en concurrence ou en collaboration, introduisent de force les mêmes OGM dans les fermes asiatiques et dans l’alimentation. Ceci provoque un changement de perception fondamental de ce que représente la recherche agricole publique : les gens commencent à se rendre compte que leurs universités agricoles et leurs instituts de recherche publics ne sont pas nécessairement de leur côté.

L’accaparement des terres en Amérique latine

En Amérique latine, comme partout ailleurs dans le monde, les communautés subissent actuellement une nouvelle forme d’invasion de leur territoire. Au cours des dernières années, ces investisseurs étrangers se sont emparés de millions d’hectares cultivables en Amérique latine pour y produire des cultures vivrières et des agrocarburants destinés à l’exportation. Une grande partie de l’argent provient de fonds de pension américains et européens, de banques, de fonds de capital-risque et de riches individus. L’argent passe par des véhicules d’investissement agricole mis en place à la fois par des entreprises étrangères et par des entreprises locales.

En Amérique latine, comme partout ailleurs dans le monde, les communautés subissent actuellement une nouvelle forme d’invasion de leur territoire. Au cours des dernières années, ces investisseurs étrangers se sont emparés de millions d’hectares cultivables en Amérique latine pour y produire des cultures vivrières et des agrocarburants destinés à l’exportation. Une grande partie de l’argent provient de fonds de pension américains et européens, de banques, de fonds de capital-risque et de riches individus. L’argent passe par des véhicules d’investissement agricole mis en place à la fois par des entreprises étrangères et par des entreprises locales.

En souvenir de La Gloria

Un récent documentaire télévisé remonte la piste de la pandémie de grippe H1N1 jusqu’à des élevages porcins mexicains En novembre dernier, des gens venus de tout le Mexique, se sont rassemblés dans la vallée de Perote, où est situé le village de La Gloria, pour la cinquième Asamblea Nacional de Afectados Ambientales (l’Assemblée nationale des victimes environnementales). Ce vaste réseau de communautés et d’organisations lutte contre les dégâts environnementaux au Mexique et organise des assemblées périodiques. L’emplacement du dernier rassemblement avait été choisi pour souligner l’importance des luttes locales contre les grands élevages porcins, dans une région qui a attiré sur elle l’attention nationale et mondiale quand, en avril 2009, l’enquête sur l’origine des premiers cas de grippe porcine H1N1a mené à La Gloria. C’était la seconde Asemblea dédiée aux habitants de La Gloria et la première à aboutir à une alliance avec les communautés de la vallée de Perote qui ont désormais rejoint La Gloria dans la résistance à l’élevage industriel. La crise de la grippe porcine a permis d’intensifier la lutte contre l’élevage industriel, transformant une résistance locale isolée en un élément essentiel du mouvement de lutte au niveau national. Un documentaire récent sur la pandémie de grippe H1N1 et l’élevage industriel porte aujourd’hui cette lutte devant une audience internationale et redonne à l’élevage industriel le rôle central dans l’histoire de la pandémie de grippe H1N1.

Un récent documentaire télévisé remonte la piste de la pandémie de grippe H1N1 jusqu’à des élevages porcins mexicains En novembre dernier, des gens venus de tout le Mexique, se sont rassemblés dans la vallée de Perote, où est situé le village de La Gloria, pour la cinquième Asamblea Nacional de Afectados Ambientales (l’Assemblée nationale des victimes environnementales). Ce vaste réseau de communautés et d’organisations lutte contre les dégâts environnementaux au Mexique et organise des assemblées périodiques. L’emplacement du dernier rassemblement avait été choisi pour souligner l’importance des luttes locales contre les grands élevages porcins, dans une région qui a attiré sur elle l’attention nationale et mondiale quand, en avril 2009, l’enquête sur l’origine des premiers cas de grippe porcine H1N1a mené à La Gloria. C’était la seconde Asemblea dédiée aux habitants de La Gloria et la première à aboutir à une alliance avec les communautés de la vallée de Perote qui ont désormais rejoint La Gloria dans la résistance à l’élevage industriel. La crise de la grippe porcine a permis d’intensifier la lutte contre l’élevage industriel, transformant une résistance locale isolée en un élément essentiel du mouvement de lutte au niveau national. Un documentaire récent sur la pandémie de grippe H1N1 et l’élevage industriel porte aujourd’hui cette lutte devant une audience internationale et redonne à l’élevage industriel le rôle central dans l’histoire de la pandémie de grippe H1N1.

Les paysans peuvent refroidir la planète

Une solution au chaos créé par le système alimentaire industriel. Des données concises sur l’importance du rôle de l’industrie dans la crise climatique et sur la façon dont le problème peut être résolu par des marchés locaux, diversifiés et à petite échelle.

Une solution au chaos créé par le système alimentaire industriel. Des données concises sur l’importance du rôle de l’industrie dans la crise climatique et sur la façon dont le problème peut être résolu par des marchés locaux, diversifiés et à petite échelle.

La crise climatique - Copenhague - pour assurer à l’agriculture une place centrale dans les discussions sur le changement climatique

Le 15 décembre, Via Campesina et d’autres mouvements mèneront une journée d’action à Copenhague pour assurer à l’agriculture une place centrale dans les discussions sur le changement climatique.  Si l’on ne peut pas attendre grand chose de l’accord officiel, ces groupes seront toutefois porteurs d’un message d’espoir. Ce qu’ils veulent faire comprendre au monde, c’est que leur lutte incessante pour la souveraineté alimentaire constitue un moyen de résoudre la crise climatique.

Le 15 décembre, Via Campesina et d’autres mouvements mèneront une journée d’action à Copenhague pour assurer à l’agriculture une place centrale dans les discussions sur le changement climatique.  Si l’on ne peut pas attendre grand chose de l’accord officiel, ces groupes seront toutefois porteurs d’un message d’espoir. Ce qu’ils veulent faire comprendre au monde, c’est que leur lutte incessante pour la souveraineté alimentaire constitue un moyen de résoudre la crise climatique.

L'accaparement des terres et la crise alimentaire mondial

Présentation illustrée de la tendance à l’accaparement des terres dans le monde, avec tableaux et chiffres.

Présentation illustrée de la tendance à l’accaparement des terres dans le monde, avec tableaux et chiffres.

Le lobby agro-industriel arrive à Copenhague

Jusqu’à maintenant, l’agriculture a été pour l’essentiel exclue des marchés carbone mondiaux. Toutefois, ceci est appelé à changer en décembre 2009 à la conférence de Copenhague. Les firmes agro-industrielles déploient actuellement un lobby intense pour obtenir qu’une série d’activités agricoles soient autorisées à bénéficier d’un futur financement dans le cadre du Mécanisme de développement propre (MDP). De ce fait, des milliards de dollars seront presque certainement investis dans l’agriculture, surtout pour l’élevage et les plantations. Ce qui rend cette perspective particulièrement inquiétante, c’est que ces énormes investissements, effectués au nom de l’atténuation de la crise climatique, bénéficieront pour l’essentiel aux grosses entreprises agro-industrielles. Et c’est justement leur approche de l’agriculture et de la production alimentaire qui a créé la majeure partie des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.

Jusqu’à maintenant, l’agriculture a été pour l’essentiel exclue des marchés carbone mondiaux. Toutefois, ceci est appelé à changer en décembre 2009 à la conférence de Copenhague. Les firmes agro-industrielles déploient actuellement un lobby intense pour obtenir qu’une série d’activités agricoles soient autorisées à bénéficier d’un futur financement dans le cadre du Mécanisme de développement propre (MDP). De ce fait, des milliards de dollars seront presque certainement investis dans l’agriculture, surtout pour l’élevage et les plantations. Ce qui rend cette perspective particulièrement inquiétante, c’est que ces énormes investissements, effectués au nom de l’atténuation de la crise climatique, bénéficieront pour l’essentiel aux grosses entreprises agro-industrielles. Et c’est justement leur approche de l’agriculture et de la production alimentaire qui a créé la majeure partie des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.

Vrais problèmes, fausses solutions

Trois activités (l’agriculture en semis direct, le biochar et l’élevage plus intensif avec des émissions de méthane réduites) vont sans doute bénéficier d’un financement supplémentaire du fait de leur rôle supposé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Où sont les preuves que ces activités peuvent réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Que va-t-il advenir de la biodiversité de la planète et du climat mondial si ces secteurs connaissent une énorme expansion ? Et qui va sans doute en profiter ?

Trois activités (l’agriculture en semis direct, le biochar et l’élevage plus intensif avec des émissions de méthane réduites) vont sans doute bénéficier d’un financement supplémentaire du fait de leur rôle supposé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Où sont les preuves que ces activités peuvent réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Que va-t-il advenir de la biodiversité de la planète et du climat mondial si ces secteurs connaissent une énorme expansion ? Et qui va sans doute en profiter ?

Les nouveaux propriétaires fonciers

Avec tout ce qu’on entend sur la “sécurité alimentaire” et les déclarations déformées des médias, il n’est sans doute pas évident pour tout le monde que les principaux responsables de l’actuel accaparement des terres ne sont pas les pays ou les gouvernements, mais les grandes entreprises. L’attention s’est vraiment focalisée sur le rôle d’États comme l’Arabie saoudite, la Chine ou la Corée du Sud, alors qu’en réalité, même si les gouvernements facilitent les accords, ce sont des entreprises privées qui prennent le contrôle de la terre. Et leurs intérêts ne sont tout simplement pas les mêmes que ceux des gouvernements.

Avec tout ce qu’on entend sur la “sécurité alimentaire” et les déclarations déformées des médias, il n’est sans doute pas évident pour tout le monde que les principaux responsables de l’actuel accaparement des terres ne sont pas les pays ou les gouvernements, mais les grandes entreprises. L’attention s’est vraiment focalisée sur le rôle d’États comme l’Arabie saoudite, la Chine ou la Corée du Sud, alors qu’en réalité, même si les gouvernements facilitent les accords, ce sont des entreprises privées qui prennent le contrôle de la terre. Et leurs intérêts ne sont tout simplement pas les mêmes que ceux des gouvernements.

Changements climatiques en Afrique de l'Ouest : risques pour la sécurité alimentaire et la biodiversité

L’Afrique de l’Ouest est extrêmement vulnérable au changement climatique, ce qui est dû en partie au fait que l’agriculture y est essentiellement pluviale. On remarque déjà des perturbations très préoccupantes et la situation ne peut qu’empirer. Si elle veut éviter des bouleversements cataclysmiques, la région doit de toute urgence trouver des moyens de préserver ses précieux écosystèmes et de soutenir les paysans et les autres producteurs, pour leur permettre d’adapter leurs savoirs traditionnels à des changements considérables.

L’Afrique de l’Ouest est extrêmement vulnérable au changement climatique, ce qui est dû en partie au fait que l’agriculture y est essentiellement pluviale. On remarque déjà des perturbations très préoccupantes et la situation ne peut qu’empirer. Si elle veut éviter des bouleversements cataclysmiques, la région doit de toute urgence trouver des moyens de préserver ses précieux écosystèmes et de soutenir les paysans et les autres producteurs, pour leur permettre d’adapter leurs savoirs traditionnels à des changements considérables.

Entretien avec Davi Kopenawa Yanomami

En juin 2009, Davi Kopenawa Yanomami, chamane de l’une des communautés Yanomami - ces Indiens, qui vivent au Nord du Brésil, près de la frontière du Venezuela, sont au nombre de 16 000 - a fait une tournée en Europe pour parler aux hommes politiques et à la presse. Il voulait s’assurer qu’une voix indigène pourrait se faire entendre au cours de la préparation à la conférence qui aura lieu à Copenhague en décembre 2009. Les réponses suivantes sont des passages de ses entretiens.

En juin 2009, Davi Kopenawa Yanomami, chamane de l’une des communautés Yanomami - ces Indiens, qui vivent au Nord du Brésil, près de la frontière du Venezuela, sont au nombre de 16 000 - a fait une tournée en Europe pour parler aux hommes politiques et à la presse. Il voulait s’assurer qu’une voix indigène pourrait se faire entendre au cours de la préparation à la conférence qui aura lieu à Copenhague en décembre 2009. Les réponses suivantes sont des passages de ses entretiens.

Les communautés du Pacifique sous la menace d'un génocide culturel

Sandy Gauntlett est un activiste écologiste d’origine Maori. Il donne des cours de gestion des ressources indigènes à l’Université indigène de Te Wanaga O Aotearoa en Nouvelle-Zélande. Il est aussi président de la Coalition environnementale des peuples autochtones du Pacifique (Pacific Indigenous Peoples’ Environment Coalition) et du point focal régional du Pacifique (PacificRegional Focal Point) pour la Coalition mondiale des forêts.

Sandy Gauntlett est un activiste écologiste d’origine Maori. Il donne des cours de gestion des ressources indigènes à l’Université indigène de Te Wanaga O Aotearoa en Nouvelle-Zélande. Il est aussi président de la Coalition environnementale des peuples autochtones du Pacifique (Pacific Indigenous Peoples’ Environment Coalition) et du point focal régional du Pacifique (PacificRegional Focal Point) pour la Coalition mondiale des forêts.

TIRPAA : droits des paysans ou marché de dupes

L’Organe Directeur du Traité International sur les Ressources Phytogénétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture a tenu sa troisième réunion du 1° au 5 juin 2009 à Tunis. Les paysans ont gagné de belles déclarations d’intention pendant que les firmes semencières ont consolidé leur accès gratuit à l’ensemble des semences paysannes de la planète et ont consolidé leur monopole sur les semences commerciales. Derrière des affrontements entre états du Sud et du Nord parfois assez vif, le « Traité sur les semences » offre-t-il de nouvelles opportunités aux paysans ?

L’Organe Directeur du Traité International sur les Ressources Phytogénétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture a tenu sa troisième réunion du 1° au 5 juin 2009 à Tunis. Les paysans ont gagné de belles déclarations d’intention pendant que les firmes semencières ont consolidé leur accès gratuit à l’ensemble des semences paysannes de la planète et ont consolidé leur monopole sur les semences commerciales. Derrière des affrontements entre états du Sud et du Nord parfois assez vif, le « Traité sur les semences » offre-t-il de nouvelles opportunités aux paysans ?

Le CGIAR impliqué dans l'accaparement des terres au niveau mondial

Un document interne récemment mis en ligne sur le site web de l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI) révèle que cet institut a conseillé l’Arabie saoudite dans le cadre de sa stratégie d’acquisition de terres agricoles à l’étranger pour assurer sa propre production alimentaire.

Un document interne récemment mis en ligne sur le site web de l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI) révèle que cet institut a conseillé l’Arabie saoudite dans le cadre de sa stratégie d’acquisition de terres agricoles à l’étranger pour assurer sa propre production alimentaire.