Dernières infos de GRAIN

Révolution verte au Malawi : les dessous du “miracle”

Partout dans le monde on vante la réussite de la révolution verte au Malawi. Certes il est bon qu’un gouvernement investisse dans la production alimentaire locale, mais on peut craindre que ce genre de succès ne soit de courte durée sans l’application de changements radicaux. Il faut avant tout redistribuer la terre, de façon à ce que les agriculteurs disposent d’une surface suffisante pour pouvoir produire des excédents. Le gouvernement doit aussi élargir sa vision de l’agriculture et ne pas se limiter aux engrais chimiques et aux semences de maïs hybride.

Partout dans le monde on vante la réussite de la révolution verte au Malawi. Certes il est bon qu’un gouvernement investisse dans la production alimentaire locale, mais on peut craindre que ce genre de succès ne soit de courte durée sans l’application de changements radicaux. Il faut avant tout redistribuer la terre, de façon à ce que les agriculteurs disposent d’une surface suffisante pour pouvoir produire des excédents. Le gouvernement doit aussi élargir sa vision de l’agriculture et ne pas se limiter aux engrais chimiques et aux semences de maïs hybride.

Les paysans indiens s’organisent pour faire barrage au brinjal Bt

Le 14 octobre 2009, une agence gouvernementale indienne, le Comité d’autorisation du génie génétique (GEAC), qui fait partie du ministère de l’Environnement, a approuvé l’autorisation du brinjal Bt, une aubergine transgénique. En d’autres termes, on considère que la culture de cette plante en milieu ouvert est sans danger, même si cette culture se fait à une échelle commerciale. Cette décision a été prise suite au lobbying de Maharashtra Hybrid Seeds Company Ltd (Mahyco), l’entreprise partenaire de Monsanto en Inde, qui est responsable en grande partie du développement de cette aubergine Bt. Mise à jour : Le 9 février 2010, en réponse aux nombreuses inquiétudes exprimées par le public et par certains scientifiques, Jairam Ramesh, ministre de l’Environnement et des Forêts, a annoncé un moratoire illimité sur le l’autorisation du brinjal Bt.

Le 14 octobre 2009, une agence gouvernementale indienne, le Comité d’autorisation du génie génétique (GEAC), qui fait partie du ministère de l’Environnement, a approuvé l’autorisation du brinjal Bt, une aubergine transgénique. En d’autres termes, on considère que la culture de cette plante en milieu ouvert est sans danger, même si cette culture se fait à une échelle commerciale. Cette décision a été prise suite au lobbying de Maharashtra Hybrid Seeds Company Ltd (Mahyco), l’entreprise partenaire de Monsanto en Inde, qui est responsable en grande partie du développement de cette aubergine Bt. Mise à jour : Le 9 février 2010, en réponse aux nombreuses inquiétudes exprimées par le public et par certains scientifiques, Jairam Ramesh, ministre de l’Environnement et des Forêts, a annoncé un moratoire illimité sur le l’autorisation du brinjal Bt.

Les graines de lin canadiennes contaminées sont interdites en Europe

En septembre 2009, les agriculteurs canadiens ont appris avec stupéfaction que leur exportations de graines de lin avaient été contaminées par des graines génétiquement modifiées (GM). Cela ne pouvait pas plus mal tomber : Juste au moment où la récolte débutait, certaines entreprises en Europe ont commencé à détecter une contamination par des graines de lin GM et le marché européen a été fermé aux graines de lin canadiennes. Il n’est pas rare que certaines plantes soient contaminées par leur équivalent GM, mais en l’occurrence, cette contamination était totalement imprévisible, puisque la vente de graines de lin GM est interdite au Canada depuis 2001.

En septembre 2009, les agriculteurs canadiens ont appris avec stupéfaction que leur exportations de graines de lin avaient été contaminées par des graines génétiquement modifiées (GM). Cela ne pouvait pas plus mal tomber : Juste au moment où la récolte débutait, certaines entreprises en Europe ont commencé à détecter une contamination par des graines de lin GM et le marché européen a été fermé aux graines de lin canadiennes. Il n’est pas rare que certaines plantes soient contaminées par leur équivalent GM, mais en l’occurrence, cette contamination était totalement imprévisible, puisque la vente de graines de lin GM est interdite au Canada depuis 2001.

Entretien avec Raúl Zibechi

Raúl Zibechi est un journaliste uruguayen, également écrivain et activiste qui a beaucoup voyagé en Amérique latine, notamment dans les pays andins. Il s’intéresse tout particulièrement aux mouvements sociaux : Il a beaucoup écrit sur le sujet et plus spécialement sur les mouvements en Argentine, au Paraguay, en Bolivie, au Chili et en Colombie. Comment voyez-vous l’émergence des gouvernements soi-disant“ progressifs” en Amérique latine ?

Raúl Zibechi est un journaliste uruguayen, également écrivain et activiste qui a beaucoup voyagé en Amérique latine, notamment dans les pays andins. Il s’intéresse tout particulièrement aux mouvements sociaux : Il a beaucoup écrit sur le sujet et plus spécialement sur les mouvements en Argentine, au Paraguay, en Bolivie, au Chili et en Colombie. Comment voyez-vous l’émergence des gouvernements soi-disant“ progressifs” en Amérique latine ?

En souvenir de La Gloria

Un récent documentaire télévisé remonte la piste de la pandémie de grippe H1N1 jusqu’à des élevages porcins mexicains En novembre dernier, des gens venus de tout le Mexique, se sont rassemblés dans la vallée de Perote, où est situé le village de La Gloria, pour la cinquième Asamblea Nacional de Afectados Ambientales (l’Assemblée nationale des victimes environnementales). Ce vaste réseau de communautés et d’organisations lutte contre les dégâts environnementaux au Mexique et organise des assemblées périodiques. L’emplacement du dernier rassemblement avait été choisi pour souligner l’importance des luttes locales contre les grands élevages porcins, dans une région qui a attiré sur elle l’attention nationale et mondiale quand, en avril 2009, l’enquête sur l’origine des premiers cas de grippe porcine H1N1a mené à La Gloria. C’était la seconde Asemblea dédiée aux habitants de La Gloria et la première à aboutir à une alliance avec les communautés de la vallée de Perote qui ont désormais rejoint La Gloria dans la résistance à l’élevage industriel. La crise de la grippe porcine a permis d’intensifier la lutte contre l’élevage industriel, transformant une résistance locale isolée en un élément essentiel du mouvement de lutte au niveau national. Un documentaire récent sur la pandémie de grippe H1N1 et l’élevage industriel porte aujourd’hui cette lutte devant une audience internationale et redonne à l’élevage industriel le rôle central dans l’histoire de la pandémie de grippe H1N1.

Un récent documentaire télévisé remonte la piste de la pandémie de grippe H1N1 jusqu’à des élevages porcins mexicains En novembre dernier, des gens venus de tout le Mexique, se sont rassemblés dans la vallée de Perote, où est situé le village de La Gloria, pour la cinquième Asamblea Nacional de Afectados Ambientales (l’Assemblée nationale des victimes environnementales). Ce vaste réseau de communautés et d’organisations lutte contre les dégâts environnementaux au Mexique et organise des assemblées périodiques. L’emplacement du dernier rassemblement avait été choisi pour souligner l’importance des luttes locales contre les grands élevages porcins, dans une région qui a attiré sur elle l’attention nationale et mondiale quand, en avril 2009, l’enquête sur l’origine des premiers cas de grippe porcine H1N1a mené à La Gloria. C’était la seconde Asemblea dédiée aux habitants de La Gloria et la première à aboutir à une alliance avec les communautés de la vallée de Perote qui ont désormais rejoint La Gloria dans la résistance à l’élevage industriel. La crise de la grippe porcine a permis d’intensifier la lutte contre l’élevage industriel, transformant une résistance locale isolée en un élément essentiel du mouvement de lutte au niveau national. Un documentaire récent sur la pandémie de grippe H1N1 et l’élevage industriel porte aujourd’hui cette lutte devant une audience internationale et redonne à l’élevage industriel le rôle central dans l’histoire de la pandémie de grippe H1N1.

Les paysans peuvent refroidir la planète

Une solution au chaos créé par le système alimentaire industriel. Des données concises sur l’importance du rôle de l’industrie dans la crise climatique et sur la façon dont le problème peut être résolu par des marchés locaux, diversifiés et à petite échelle.

Une solution au chaos créé par le système alimentaire industriel. Des données concises sur l’importance du rôle de l’industrie dans la crise climatique et sur la façon dont le problème peut être résolu par des marchés locaux, diversifiés et à petite échelle.

La crise climatique - Copenhague - pour assurer à l’agriculture une place centrale dans les discussions sur le changement climatique

Le 15 décembre, Via Campesina et d’autres mouvements mèneront une journée d’action à Copenhague pour assurer à l’agriculture une place centrale dans les discussions sur le changement climatique.  Si l’on ne peut pas attendre grand chose de l’accord officiel, ces groupes seront toutefois porteurs d’un message d’espoir. Ce qu’ils veulent faire comprendre au monde, c’est que leur lutte incessante pour la souveraineté alimentaire constitue un moyen de résoudre la crise climatique.

Le 15 décembre, Via Campesina et d’autres mouvements mèneront une journée d’action à Copenhague pour assurer à l’agriculture une place centrale dans les discussions sur le changement climatique.  Si l’on ne peut pas attendre grand chose de l’accord officiel, ces groupes seront toutefois porteurs d’un message d’espoir. Ce qu’ils veulent faire comprendre au monde, c’est que leur lutte incessante pour la souveraineté alimentaire constitue un moyen de résoudre la crise climatique.

Le lobby agro-industriel arrive à Copenhague

Jusqu’à maintenant, l’agriculture a été pour l’essentiel exclue des marchés carbone mondiaux. Toutefois, ceci est appelé à changer en décembre 2009 à la conférence de Copenhague. Les firmes agro-industrielles déploient actuellement un lobby intense pour obtenir qu’une série d’activités agricoles soient autorisées à bénéficier d’un futur financement dans le cadre du Mécanisme de développement propre (MDP). De ce fait, des milliards de dollars seront presque certainement investis dans l’agriculture, surtout pour l’élevage et les plantations. Ce qui rend cette perspective particulièrement inquiétante, c’est que ces énormes investissements, effectués au nom de l’atténuation de la crise climatique, bénéficieront pour l’essentiel aux grosses entreprises agro-industrielles. Et c’est justement leur approche de l’agriculture et de la production alimentaire qui a créé la majeure partie des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.

Jusqu’à maintenant, l’agriculture a été pour l’essentiel exclue des marchés carbone mondiaux. Toutefois, ceci est appelé à changer en décembre 2009 à la conférence de Copenhague. Les firmes agro-industrielles déploient actuellement un lobby intense pour obtenir qu’une série d’activités agricoles soient autorisées à bénéficier d’un futur financement dans le cadre du Mécanisme de développement propre (MDP). De ce fait, des milliards de dollars seront presque certainement investis dans l’agriculture, surtout pour l’élevage et les plantations. Ce qui rend cette perspective particulièrement inquiétante, c’est que ces énormes investissements, effectués au nom de l’atténuation de la crise climatique, bénéficieront pour l’essentiel aux grosses entreprises agro-industrielles. Et c’est justement leur approche de l’agriculture et de la production alimentaire qui a créé la majeure partie des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.

Vrais problèmes, fausses solutions

Trois activités (l’agriculture en semis direct, le biochar et l’élevage plus intensif avec des émissions de méthane réduites) vont sans doute bénéficier d’un financement supplémentaire du fait de leur rôle supposé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Où sont les preuves que ces activités peuvent réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Que va-t-il advenir de la biodiversité de la planète et du climat mondial si ces secteurs connaissent une énorme expansion ? Et qui va sans doute en profiter ?

Trois activités (l’agriculture en semis direct, le biochar et l’élevage plus intensif avec des émissions de méthane réduites) vont sans doute bénéficier d’un financement supplémentaire du fait de leur rôle supposé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Où sont les preuves que ces activités peuvent réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Que va-t-il advenir de la biodiversité de la planète et du climat mondial si ces secteurs connaissent une énorme expansion ? Et qui va sans doute en profiter ?

Les nouveaux propriétaires fonciers

Avec tout ce qu’on entend sur la “sécurité alimentaire” et les déclarations déformées des médias, il n’est sans doute pas évident pour tout le monde que les principaux responsables de l’actuel accaparement des terres ne sont pas les pays ou les gouvernements, mais les grandes entreprises. L’attention s’est vraiment focalisée sur le rôle d’États comme l’Arabie saoudite, la Chine ou la Corée du Sud, alors qu’en réalité, même si les gouvernements facilitent les accords, ce sont des entreprises privées qui prennent le contrôle de la terre. Et leurs intérêts ne sont tout simplement pas les mêmes que ceux des gouvernements.

Avec tout ce qu’on entend sur la “sécurité alimentaire” et les déclarations déformées des médias, il n’est sans doute pas évident pour tout le monde que les principaux responsables de l’actuel accaparement des terres ne sont pas les pays ou les gouvernements, mais les grandes entreprises. L’attention s’est vraiment focalisée sur le rôle d’États comme l’Arabie saoudite, la Chine ou la Corée du Sud, alors qu’en réalité, même si les gouvernements facilitent les accords, ce sont des entreprises privées qui prennent le contrôle de la terre. Et leurs intérêts ne sont tout simplement pas les mêmes que ceux des gouvernements.

Changements climatiques en Afrique de l'Ouest : risques pour la sécurité alimentaire et la biodiversité

L’Afrique de l’Ouest est extrêmement vulnérable au changement climatique, ce qui est dû en partie au fait que l’agriculture y est essentiellement pluviale. On remarque déjà des perturbations très préoccupantes et la situation ne peut qu’empirer. Si elle veut éviter des bouleversements cataclysmiques, la région doit de toute urgence trouver des moyens de préserver ses précieux écosystèmes et de soutenir les paysans et les autres producteurs, pour leur permettre d’adapter leurs savoirs traditionnels à des changements considérables.

L’Afrique de l’Ouest est extrêmement vulnérable au changement climatique, ce qui est dû en partie au fait que l’agriculture y est essentiellement pluviale. On remarque déjà des perturbations très préoccupantes et la situation ne peut qu’empirer. Si elle veut éviter des bouleversements cataclysmiques, la région doit de toute urgence trouver des moyens de préserver ses précieux écosystèmes et de soutenir les paysans et les autres producteurs, pour leur permettre d’adapter leurs savoirs traditionnels à des changements considérables.

Entretien avec Davi Kopenawa Yanomami

En juin 2009, Davi Kopenawa Yanomami, chamane de l’une des communautés Yanomami - ces Indiens, qui vivent au Nord du Brésil, près de la frontière du Venezuela, sont au nombre de 16 000 - a fait une tournée en Europe pour parler aux hommes politiques et à la presse. Il voulait s’assurer qu’une voix indigène pourrait se faire entendre au cours de la préparation à la conférence qui aura lieu à Copenhague en décembre 2009. Les réponses suivantes sont des passages de ses entretiens.

En juin 2009, Davi Kopenawa Yanomami, chamane de l’une des communautés Yanomami - ces Indiens, qui vivent au Nord du Brésil, près de la frontière du Venezuela, sont au nombre de 16 000 - a fait une tournée en Europe pour parler aux hommes politiques et à la presse. Il voulait s’assurer qu’une voix indigène pourrait se faire entendre au cours de la préparation à la conférence qui aura lieu à Copenhague en décembre 2009. Les réponses suivantes sont des passages de ses entretiens.

Les communautés du Pacifique sous la menace d'un génocide culturel

Sandy Gauntlett est un activiste écologiste d’origine Maori. Il donne des cours de gestion des ressources indigènes à l’Université indigène de Te Wanaga O Aotearoa en Nouvelle-Zélande. Il est aussi président de la Coalition environnementale des peuples autochtones du Pacifique (Pacific Indigenous Peoples’ Environment Coalition) et du point focal régional du Pacifique (PacificRegional Focal Point) pour la Coalition mondiale des forêts.

Sandy Gauntlett est un activiste écologiste d’origine Maori. Il donne des cours de gestion des ressources indigènes à l’Université indigène de Te Wanaga O Aotearoa en Nouvelle-Zélande. Il est aussi président de la Coalition environnementale des peuples autochtones du Pacifique (Pacific Indigenous Peoples’ Environment Coalition) et du point focal régional du Pacifique (PacificRegional Focal Point) pour la Coalition mondiale des forêts.

TIRPAA : droits des paysans ou marché de dupes

L’Organe Directeur du Traité International sur les Ressources Phytogénétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture a tenu sa troisième réunion du 1° au 5 juin 2009 à Tunis. Les paysans ont gagné de belles déclarations d’intention pendant que les firmes semencières ont consolidé leur accès gratuit à l’ensemble des semences paysannes de la planète et ont consolidé leur monopole sur les semences commerciales. Derrière des affrontements entre états du Sud et du Nord parfois assez vif, le « Traité sur les semences » offre-t-il de nouvelles opportunités aux paysans ?

L’Organe Directeur du Traité International sur les Ressources Phytogénétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture a tenu sa troisième réunion du 1° au 5 juin 2009 à Tunis. Les paysans ont gagné de belles déclarations d’intention pendant que les firmes semencières ont consolidé leur accès gratuit à l’ensemble des semences paysannes de la planète et ont consolidé leur monopole sur les semences commerciales. Derrière des affrontements entre états du Sud et du Nord parfois assez vif, le « Traité sur les semences » offre-t-il de nouvelles opportunités aux paysans ?

Le CGIAR impliqué dans l'accaparement des terres au niveau mondial

Un document interne récemment mis en ligne sur le site web de l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI) révèle que cet institut a conseillé l’Arabie saoudite dans le cadre de sa stratégie d’acquisition de terres agricoles à l’étranger pour assurer sa propre production alimentaire.

Un document interne récemment mis en ligne sur le site web de l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI) révèle que cet institut a conseillé l’Arabie saoudite dans le cadre de sa stratégie d’acquisition de terres agricoles à l’étranger pour assurer sa propre production alimentaire.