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Communuiqué de presse : Planète huile de palmes – les paysans paient le prix fort pour l'huile de palme bon marché

by GRAIN | 28 Oct 2015


Communiqué de presse
13 Décembre 2014

Planète huile de palmes : les paysans paient le prix fort pour l'huile de palme bon marché

D'un bout à l'autre du monde, la culture de l'huile de palme connaît une expansion rapide. Les nouvelles plantations en monoculture ont pour corollaire la destruction des forêts tropicales, l'exploitation de la main d'œuvre et un accaparement brutal des terres.

Un nouveau rapport de GRAIN explique les raisons pour lesquelles les producteurs industriels cherchent des nouvelles terres et étudie le modèle très différent de la production traditionnelle d'huile de palme qui existe en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest. Le rapport comprend aussi deux tableaux qui fournit des données sur plus de 60 cas importants d'accaparement des terres par des sociétés étrangères en Afrique pour y établir des plantations de palmiers à huile depuis 2000. Le second couvre les cas d'accaparement des terres similaire dans les provinces de Papouasie d'Indonésie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

« La nouvelle vague d'accaparement des terres destinées à l'huile de palme dépouillent les communautés d'accès à des ressources vitales en terres et en eau », dit Devlin Kuyek de GRAIN « Et elles doivent faire face à tous les impacts résultant de ces vastes plantations en monoculture sur leur territoire : pollution par les pesticides, érosion des sols, déforestation et migration de la main-d'œuvre. »

« En Guinée, l'exploitation du palmier à huile qui est encore une source d'emplois stables, atténue l'exode rural et développe le tissu économique local », explique Alphonse Yombouno de l'ONG ADAPE-Guinée. « Il joue un rôle important dans le maintien de l'équilibre des familles paysannes grâce aux nombreuses opportunités d'exploitation qu'il offre et aux usages multiples intégrant l'économie traditionnelle. L'exploitation dudit palmier mobilise tous les bras valides pendant le processus de production, de transformation et de commercialisation. »

La croissance de la demande d'huile de palme est exacerbée par le fait que les multinationales et les supermarchés des pays du Sud promeuvent les ventes de produits transformés, par la signature des accords de libre-échange qui favorisent le remplacement des huiles animales ou végétales locales par de l'huile de palme, et par les quotas nationaux relatifs aux biocarburants, en particulier en Europe.

Comme il devient de plus en plus difficile aux producteurs d'huile de palme d'acquérir de nouvelles terres pour y établir des plantations dans les pays comme la Malaisie ou l'Indonésie, ceux-ci se tournent vers l'Afrique. Au cours de quinze dernières années, des sociétés étrangères ont signé plus de 60 accords représentant une superficie de près de 4 millions d'hectares en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest pour développer des plantations de palmiers à huile. L'accaparement des terres suscite déjà de violents conflits dans plusieurs pays africains.

La situation africaine nous rappelle que cette expansion n'est pas une simple affaire de terres : il s'agit d'une lutte plus globale qui porte sur les systèmes alimentaires et les modèles de développement. L'huile de palme africaine sera-t-elle produite par les paysans africains ou par les grandes multinationales ? Les palmiers seront-ils cultivés dans des fermes avec des cultures associées et des palmeraies semi-sauvages ? Ou bien les paysans seront-ils expulsés pour laisser la place à de grandes plantations industrielles ?

« Dizaines de millions de personnes – en majorité des femmes – leur palmier à huile et leurs systèmes de production traditionnels sont maintenant confrontés à un risque énorme d'accaparement des terres destinées à des plantations modernes de cet arbre » dit Jeanne Zoundjihékpon de GRAIN. « La résistance, pour elles, ne se résume pas à la défense de leurs terres et de leurs forêts. C'est aussi une lutte pour leurs moyens de subsistance, leurs cultures, leur biodiversité et leur souveraineté alimentaire. »

Ces questions ont des implications qui vont bien au-delà de l'Afrique. Si ce continent devient une nouvelle frontière à conquérir pour produire de l'huile de palme bon marché, les exportations de l'Afrique auront un impact sur les agriculteurs qui cultivent des oléagineux dans d'autres pays, comme l'Inde et le Mexique.

Lire le rapport : grain.org/e/5029



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Author: GRAIN
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