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Les communautés sont les grandes perdantes des plantations en monoculture de palmier à huile

by GRAIN | 16 Sep 2014

Les collectivités locales ne peuvent être que perdantes face à cette nouvelle vague d'accaparement des terres destinées à l'huile de palme. Ils perdent l'accès à des ressources vitales en terres et en eau, maintenant et pour les générations futures. Et elles doivent faire face à tous les impacts résultant de ces vastes plantations en monoculture sur leur territoire : pollution par les pesticides, érosion des sols, déforestation et migration de la main-d'œuvre. L'expérience montre aussi que les emplois créés par les plantations sont le plus souvent occupés par des personnes extérieures à la communauté, et que la plupart de ces emplois sont saisonniers, mal payés et dangereux. Les systèmes de certification, comme la Table ronde sur l'huile de palme durable (RSPO), ne peuvent qu'atténuer ou retarder certains des pires excès (Voir déssous : Pourquoi la RSPO facilite l'accaparement des terres destinées à l'huile de palme).

Villageois sur une nouvelle plantation industrielle de palmier à huile au Cameroun. (Photo : Greenpeace) L'expérience montre également que les systèmes de plantations satellites, appelés « programmes plasma » en Indonésie ou « nucleus estates » en Ouganda, ne sont pas des solutions. Il est devenu pratique courante pour les entreprises de proposer des systèmes de sous-traitance sur une partie des terres situées à l'intérieur de leurs concessions dans le cadre de leurs accords avec les gouvernements hôtes. Les agriculteurs associés à ces programmes ont peu de contrôle sur la production ou les modalités de paiement, qui sont dictées par la société, et ils sont ainsi exposés à toutes sortes d'abus. Les programmes de plantations satellites sont surtout un moyen pour les entreprises de capter l'offre et de calmer les populations locales qui sont en fin de compte contraintes d'abandonner le contrôle sur leurs territoires.

Cela ne veut pas dire que la production d'huile de palme à petite échelle ne peut pas assurer une source de revenus aux populations. Le Honduras et l'Afrique occidentale et centrale offrent d'excellents exemples de situations dans lesquelles les petits agriculteurs de palmier à huile ont développé des marchés ou organisé des coopératives qui leur fournissent un prix décent pour leur production.1 Mais dans ces cas, les agriculteurs ont le contrôle de leurs terres et de leurs exploitations, et ils ne sont pas à la merci d'une société étrangère ou nationale unique pour la vente de leurs produits. La vague actuelle de plantations constitue une menace directe pour ces agriculteurs en les privant de leurs terres et de leurs marchés locaux.

La demande ne justifie pas non plus l'expansion des plantations de palmier à huile. Le marché mondial en pleine croissance de l'huile de palme n'a rien à voir avec la résolution de la faim dans le monde. Il est principalement le résultat de nouvelles obligations en matière d'agrocarburants, et de la substitution de graisses animales ou végétales produites localement par une huile de palme bon marché importée et utilisée par des multinationales pour la production d'aliments transformés. Les populations n'ont pas besoin de plus de plantations de palmier à huile, ce sont les multinationales qui en ont besoin.

Pourquoi la Table ronde sur l'huile de palme durable (RSPO) facilite l'accaparement des terres destinées à l'huile de palme ?

Winnie Overbeek est le coordinateur international du World Rainforest Movement, un réseau international avec un petit secrétariat en Uruguay, qui soutient les luttes des communautés et des populations autochtones qui dépendent des forêts tropicales. Il a exposé à GRAIN son point de vue sur la Table ronde sur l'huile de palme durable.

GRAIN : En quoi consiste la Table ronde sur l'huile de palme durable (RSPO) ?

Winnie : La RSPO est une initiative qui a été créée en 2001. Il s'agit d'un partenariat entre l'industrie de l'huile de palme et quelques ONG, parmi lesquelles le WWF occupe une place importante. À mon avis, elle peut être comprise comme une réponse du secteur de l'huile de palme aux conflits et aux problèmes environnementaux, en particulier la déforestation, causés par une expansion très rapide, notamment en Indonésie et en Malaisie, au cours des 20 dernières années.

La RSPO compte maintenant plus de 750 membres, dont seulement 13 sont des ONG, de sorte que les 740 membres restants sont des entreprises liées d'une manière ou d'une autre à l'industrie de l'huile de palme. On y trouve les planteurs de palmier à huile, les transformateurs et les négociants d'huile de palme, les fabricants de produits grand public, et certaines banques et des investisseurs. Le processus utilisé ressemble beaucoup au système de certification du Forest Stewardship Council. La RSPO délivre des certificats aux producteurs d'huile de palme à partir d'un ensemble de principes et de critères approuvés par les membres de la RSPO. La RSPO indique sur son site web qu'elle a déjà accordé des certificats à environ 1,6 million d'hectares de plantations de palmier à huile considérées comme « durables ». Ils appellent cela « une production d'huile de palme durable », qui est censée s'appuyer sur des pratiques de gestion légales, économiquement viables, écologiquement appropriées et bénéfiques pour la collectivité.

GRAIN : Dans votre expérience de travail avec les communautés, pensez-vous que la RSPO a constitué une solution pour elles ? A-t-elle contribué à une production durable de l'huile de palme ?

Winnie : Il est vrai que, selon certaines organisations avec lesquelles nous travaillons, la RSPO, a apporté quelques avantages, et il est également important (j'imagine que c'est vrai pour n'importe quel système de certification) de pouvoir afficher des résultats positifs. Ainsi, par exemple, la RPSO est parvenue à ralentir un peu la déforestation, ou du moins à obtenir que les entreprises ralentissent leur taux d'expansion. Mais il est vrai aussi que, pour les communautés qui ont déposé des plaintes auprès de la RSPO, en Indonésie par exemple (le pays où il y a le plus de problèmes entre les communautés et les entreprises d'huile de palme), aucune de ces plaintes n'a abouti à une conclusion satisfaisante pour les communautés. Et c'est très inquiétant, car ce mécanisme de traitement des plaintes est le dernier recours pour corriger les problèmes qui n'ont pas été résolus pendant la procédure de certification. Si ce mécanisme de traitement des plaintes de la RSPO ne fonctionne même pas, que peut-on penser de l'ensemble du processus de certification ?

Tout d'abord, il est difficile pour les communautés d'avoir accès à ce dispositif, et c'est en lien avec le deuxième aspect que je veux aborder : le fait que la RSPO a été mise en place sans aucune participation des communautés. La RSPO a établi un certain nombre de procédures, de principes et de critères, et ceux-ci sont souvent très difficiles à comprendre pour les communautés. Le langage dans lequel ces procédures sont rédigées, notamment le mécanisme de plainte, est différent de celui qui est utilisé par les communautés. Je veux dire que les textes sont rédigés d'une manière très technique, pas d'une manière qui facilite l'accès pour les communautés. Ils sont écrits dans le langage des entreprises, des consultants, des chercheurs, et c'est aussi celui des ONG participantes, qui sont le plus souvent représentées par des intervenants spécialisés titulaires de diplômes universitaires. Toutes ces personnes peuvent facilement comprendre la documentation. C'est beaucoup plus difficile pour les communautés. Ceci représente un gros avantage pour les entreprises qui cherchent à obtenir une certification, et souvent une source de frustration pour les collectivités.

Cette situation est illustrée par la façon dont on définit les forêts qui ne doivent pas être transformées en plantations de palmier à huile dans le processus de certification. La RSPO les appelle des forêts à haute valeur de conservation (HCV), et elles sont déterminées par l'identification de zones par des consultants qui sont embauchés par la société, et non pas par les communautés. Le plus souvent, les communautés ne comprennent pas ce concept parce que pour elles, c'est l'ensemble de leur territoire, souvent constitué de différentes zones forestières qu'ielles utilisent pour toutes sortes d'activités différentes, comme l'agroforesterie, qui est important. Toutes ces différentes zones boisées sont très importantes pour les communautés, et pas seulement une zone unique dans cette région, comme le propose la RSPO.

Un autre aspect problématique de la RSPO est que ce n'est pas un instrument efficace pour résoudre les problèmes croissants d'accaparement des terres dans les pays du Sud, (notamment pour) le développement de plantations en monoculture pour l'exportation. Elle ne remet pas en cause la logique de l'industrie de l'huile de palme et de l'expansion des plantations et des marchés. Si cet aspect n'est pas pris en compte, comment peut-on parler d'une huile de palme « durable » au niveau mondial ?

Au niveau local, on trouve aussi deux caractéristiques des plantations qui ne sont pas remises en cause par la RSPO : leur grande taille et leur choix de la monoculture. Ce sont deux aspects qui ont toujours beaucoup de répercussions sociales, environnementales, économiques et culturelles. Ces plantations ont besoin de beaucoup de pesticides et d'eau, et elles occupent un vaste territoire sur lequel vit une population importante (parce qu'elles sont le plus souvent installées sur des terres fertiles). Il est donc très difficile de qualifier de « durables » des plantations en monoculture et à cette échelle et, pour notre part, nous considérons que c'est impossible. Ainsi, lorsque la RSPO accorde un label à ces projets et les déclare « durables », cela donne aux consommateurs l'impression trompeuse que l'huile de palme qu'ils consomment provient d'une plantation durable, que c'est avantageux pour les communautés et pour le reste du monde. Ce n'est tout simplement pas vrai.

Defrichement pour une plantation de palmier à huile à palme à Sumatra, Indonésie. (Photo : H Dragon/Flickr) La RSPO pose un dernier problem important : Il s’agit d’un mécanisme, comme les autres innovations du genre REDD+, qui crée des divisions au sein de la société civile entre les communautés, les mouvements sociaux et les ONG. La certification est utilisée comme un outil pour aider certaines communautés à certains moments, alors que dans d'autres pays - ou souvent dans le même pays - ce même outil est utilisé pour réduire au silence ou soumettre les gens et contrôler leur territoire.

Ces mécanismes, comme les certifications ou les projets REDD+, doivent donc être envisagés et compris dans un contexte plus large. Nous devons réfléchir à notre devoir de solidarité envers ceux qui sont maltraités par les systèmes de certification et les projets REDD+. Il me semble que cela ne se fait pas assez souvent et c'est très préoccupant. Actuellement, par exemple, on observe une tendance à un rapprochement entre des mécanismes comme la RSPO et REDD+. Les zones forestières à haute valeur de conservation dont j'ai parlé tout à l'heure, que la RSPO veut protéger, sont désormais aussi appelées « forêts riches en carbone ». À terme, cela signifie qu'une entreprise certifiée par la RSPO pourrait aussi vendre des crédits carbone générés dans sa zone, même si des études montrent que les agrocarburants produits à partir d'une monoculture à grande échelle peuvent entraîner encore plus d'émissions de CO2 que l'utilisation de combustibles fossiles pour la production d'énergie.

Globalement, je pense que les limites et les problèmes de la RSPO sont bien plus sérieux et plus importants que ses avantages pour les communautés, et je dirais que c'est exactement le contraire pour les entreprises : je pense que la RSPO leur rapporte beaucoup plus de bénéfices qu'elle ne leur coûte. En fin de compte, le pouvoir des entreprises est renforcé avec des mécanismes comme la RSPO, et la lutte des communautés pour résister contre l'accaparement des terres, pour défendre leurs territoires, devient plus difficile.

Un activiste camerounais menacé d’emprisonnement pour s’être attaqué à un accapareur de terres de Wall Street

Pour un accapareur de terres, Nasako Besingi représente un véritable cauchemar. Cet organisateur communautaire, directeur de l’ONG Struggle to Economise Future Environment (SEFE), a bouleversé les plans d’une société américaine qui visaient à mettre la main sur une vaste zone au sud-ouest du Cameroun pour y produire de l’huile de palme.

Herakles Capital est une société de capital-risque dont le siège est à New York et qui se vise à acquérir et développer des plantations de palmier à huile sur plus de 80 000 hectares en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Nasako n’a pas ménagé ses efforts pour faire son enquête et dénoncer le projet de cette société au Cameroun, depuis l’instant où il en a entendu parler ; il a aidé les populations locales à en comprendre les enjeux. La résistance à Herakles a pris de l’ampleur, mais cela a coûté très cher à Nasako.

En 2012, Nasako Besingi se rendait à moto dans un village qui lui avait demandé de leur parler des plans d’Herakles quand il s’est fait agresser par un groupe d’hommes. (Photo : France24) « La première fois que j’ai entendu parler du projet de plantation dans notre région, c’était par un agent du gouvernement en 2009 », explique-t-il. « Cela m’a vraiment donné un choc. Je lui ai dit « Mais il n’y a pas de terres disponibles par ici.” »

Plus tard la même année, au cours d’une réunion du parti politique en place, on a demandé aux chefs de la région de signer un bout de papier vierge contre 10 000 francs CFA. « Aucun d’eux ne savait ce qu’il signait, » indique Nasako. « Ce n’est qu’après coup que nous avons découvert que ce papier était utilisé comme preuve du consentement de la population locale au projet de plantation. »

En 2010, l’accord entre le gouvernement et la société était devenu public. Mais on ne savait pas très bien qui était derrière le projet. « Quand ils en parlaient localement, ils faisaient référence à Sithe Global, qui est une société américaine, mais quand il s’agissait de communications officielles, ils parlaient alors de SCSOC, une entreprise enregistrée au Cameroun. C’était pour moi comme s’ils voulaient dissimuler la véritable identité de cette société », explique Nasako. C’est seulement au bout d’un certain temps qu’il est devenu clair que la société appartenait au fonds de couverture américain Herakles Capital, qui détient aussi Sithe Global.

Une personne bien placée a fait passer à Nasako une copie de la Convention d’établissement entre la société et le gouvernement.

« La convention ne spécifie pas la superficie ni l'emplacement des terres concernées par le projet », fait remarquer Nasako. « Mais quand la société est arrivée sur place, elle a affirmé que les terres lui avaient été attribuées par le gouvernement. »

SEFE a organisé une rencontre en août 2011 pour essayer d’y voir clair dans le projet proposé. L’ONG a invité tous les villages concernés, le gouvernement et la société. Mais la société a refusé de participer.

« C’est là que nous avons compris que la société ne voulait pas négocier, qu’elle ne voulait rien avoir à faire avec nous, » raconte Nasako. « Alors nous avons décidé de les attaquer en justice. »

SEFE a porté plainte contre la société devant la Haute Cour de Justice pour viol des législations nationale et internationale sur l’environnement et les droits humains. La cour a statué en faveur de SEFE, en concluant qu’Herakles n’avait pas la permission d’opérer dans la région, mais cela n’a pas suffi à décourager Herakles.

« La société a ignoré la décision de la cour parce qu’elle avait la bénédiction du Premier ministre », dit Nasako. « Nous avons examiné la situation et nous nous sommes dit : « Si cette société peut se permettre d’ignorer la cour, comment espérer qu’elle va nous écouter, nous, pauvres villageois que nous sommes ? »

SEFE est passée à la vitesse supérieure dans son travail de sensibilisation. Elle a organisé une autre rencontre importante en juillet 2012 dans le village de Meangwe 2. Dans les jours qui ont précédé la réunion, des agents de la société sont venus dans les villages pour avertir les gens de ne pas aller à la réunion.

« Ils ont dit aux villageois que la réunion était illégale, que SEFE était une organisation illégale et que les gens seraient arrêtés s'ils y participaient, » raconte Nasako. « Mais cela n’a pas empêché les gens de venir. C’était la saison des pluies et pourtant, plus de 300 personnes sont venues de tous les villages concernés pour participer à la réunion. Pour beaucoup, c’était la première fois qu’ils entendaient parler du projet proposé et de cette société. »

Les efforts de Nasako ont failli lui coûter la vie. Un mois après la réunion, il se rendait à moto dans un village qui lui avait demandé de venir parler des plans d’Herakles quand il s’est fait agresser par un groupe d’hommes.

« Ils m’ont arraché de la moto et ont commencé à me frapper à coups de poing », raconte Nasako. « Ils me hurlaient dessus en disant que c’était moi qui avais mis des bâtons dans les roues à la société. Je les ai tous reconnus : ce sont des petits cadres d’Herakles Farms. »

Par chance il s’est trouvé qu’une équipe de journalistes français n’était pas loin derrière Nasako ce jour-là. Quand leur camion est arrivé, les hommes ont relâché Nasako et se sont enfuis.

Les tensions entre la société et les villageois n’ont cessé de s'intensifier. Mais la société et le gouvernement continuaient à prétendre que les populations locales étaient d’accord avec la concession proposée et à propager leur désinformation dans les médias nationaux et internationaux.

« La grande majorité des populations locales est opposée à ce que fait Herakles, et nous voulions montrer au monde la réalité, » insiste Nasako.

À la demande de la communauté, SEFE a mis au point un plan d’action. En novembre 2012, l’ONG a fabriqué des centaines de T-shirts qui portaient le slogan : « Pas de plantations sur nos terres. Herakles dehors ». Le but était que les villageois portent ces T-shirts à l’occasion de la cérémonie d'investiture du nouveau préfet de la région, afin de bien marquer leur opposition aux plantations d’Herakles. Toutefois, avant la cérémonie, un nombre important de policiers et de soldats a envahi les bureaux de SEFE et arrêté Nasako et cinq villageois.

« Il s'agissait de nous intimider et de pousser les gens à la violence », fait remarquer Nasako. « Mais nous avons insisté en disant qu’il s’agissait d’une manifestation pacifique et nous avons exhorté les gens à ne pas résister physiquement parce que cela ne pourrait que servir d’excuse à d’autres arrestations et d’autres dépôts de plainte. »

Malgré ces manœuvres d’intimidation, quelque 400 personnes sont venues chercher des T-shirts. Tandis qu’elles se rendaient à la cérémonie, cependant, elles ont été attaquées avec violence et brutalisées par la police et les militaires, et on les a empêchées d’entrer avec leur T-shirt.

Nasako attend toujours sa convocation au tribunal pour savoir quelles sont les accusations portées contre lui. Les cinq autres qui ont été arrêtés ont été accusés d’avoir pris part à l’organisation d’une réunion publique non déclarée.

Dans le même temps, Herakles a déposé une plainte séparée contre Nasako l’accusant de diffamation et le poursuivant pour obtenir des dommages et intérêts. Nasako attend également une convocation pour cette affaire.

« Je n’aurai pas l’argent pour payer les dommages si je perds », dit Nasako. « Et donc dans ce cas, je serai obligé d’aller en prison. »

Le risque de la prison ou le fait que sa vie soit menacée ne suffisent pas à décourager Nasako. Il est convaincu que les communautés sont en train de gagner. Herakles Farms semble aujourd’hui avoir des problèmes financiers et le gouvernement a forcé la société à réduire la taille de son projet à 20 000 hectares.

Mais ce n’est pas assez pour SEFE et les villageois. Ce qu’ils veulent, c’est l’annulation du projet.

« Nous devons poursuivre notre résistance. On ne sait pas ce que cache le silence actuel de la société », met en garde Nasako. « Nous ne pourrons pas baisser la garde tant qu’il n’y aura pas eu d’annonce officielle que le contrat est annulé. Et d’autres sociétés arrivent dans la région. Nous savons ainsi que Cargill collabore avec l’ONG internationale Proforest pour acquérir des terres dans une zone voisine, juste au sud du projet proposé par Herakles. »


Notes

1 Pour des exemples au Honduras, voir Tanya M. Kerssen, « Grabbing power : the new struggles for land, food and democracy in Northern Honduras », FoodFirst, 1 février 2013 ; pour des exemples en Afrique, voir World Rainforest Movement, « Le palmier à huile en Afrique : le passé, le présent et le futur », 2013

 

Author: GRAIN
Links in this article:
  • [1] https://www.foodfirst.org/en/Grabbing+Power
  • [2] http://wrm.org.uy/fr/livres-et-rapports/le-palmier-a-huile-en-afrique-le-passe-le-present-et-le-futur-2013/